Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants
Antoine de Saint-Exupéry
Ici vous trouverez un mélange, un peu hétéroclite de mes centres d'intérêt que j'espère bien se faire rejoindre dans un nouveau projet.
Pour le moment, comme dans un roman de René Barjavel, les histoires sont parallèles, mais leur raison d'être va se dessiner et leurs trajectoires se rejoindre, j'en suis certain.
Première étape - G : Gather pour Rassembler, Réunir, Regrouper. Nous avons autour de nous tout ce qui nous est nécessaire pour construire notre avenir, notre projet. Si ça n'apparaît pas toujours une évidence, en faire l'inventaire détaillé.
Première catégorie : objet ou ressource directement utilisable
Deuxième catégorie : objet ou ressource à garder, à compléter, à modifier, à enrichir
Troisième catégorie : objet ou ressource sans usage, superflu, voire même contraignant.
Deuxième étape - A : Adapt pour Adapter, Compléter, Enrichir. Parmi nos ressources, certaines méritent parfois d'être complétées. Par une formation, un parcours d'information, des travaux de (p)réparation ou de remise en état. La méthode induit aussi que, compte tenu de nos ressources, chaque projet peut être adapté. Il y a mille façons d'atteindre un objectif, et toutes sont bonnes. Apprendre à contourner la difficulté ou le manque, faire primer l'ingéniosité et le bon sens sur la force et les moyens financiers.
Troisième étape - K : Kick Out pour Jeter, Éliminer. Se débarrasser de toutes les pensées limitantes (à ce sujet, lire l'excellent livre de Laurent Gounelle, L'Homme qui voulait être heureux), prendre de la distance avec les personnes qui rayonnent négativement. Se défaire de tous les objets inutiles, surnuméraires, superflus, inadaptés. De nombreux éléments "qui pourraient servir" s'avèrent être des éléments encombrants et sans usage.
La charge mentale qui en résulte est un frein à la réalisation de certaines de nos projets. Les objets desquels on se sépare peuvent être valorisés chez quelqu'un d'autre ou via une association caritative. Ou comment transformer une charge mentale négative en contribution positive.
Quatrième étape - K : Kick Off pour Donner le top départ à une nouvelle vie. Oser vivre cette vie patiemment construite et imaginée. Vivre la vie que l'on se choisit, celle qui est en adéquation avec ses propres valeurs. Cette dernière étape est la plus désirée et celle qui dure le plus longtemps, la plus épanouissante aussi !
Toute une construction intellectuelle remise en cause
Depuis la fin de l'Antiquité, le territoire de la France telle qu'on la connaît aujourd'hui a connu une succession quasi-ininterrompue de rois et empereurs chrétiens. Cette appartenance religieuse particulièrement forte fera de la France la "fille aînée de l'Eglise" jusqu'à la loi Briand de 1905. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que la conception très Judéo-Chrétienne de la vie quotidienne soit généralisée à la population, même parmi les non-croyants.
De manière extrêmement condensée, par ses actes, chaque individu passe sa vie à racheter le péché originel pour espérer une vie éternelle au Paradis. Dans ce schéma, toute l'organisation de la société était associée au labeur, voire à la souffrance, le système social sous influence religieuse étant basé sur l'acceptation de sa condition, voire la résignation; une bonne manière, par ailleurs, de structurer une société et de minimiser les mouvements de révolte puisque le sentiment d'injustice n'existe pas vraiment. La Justice est divine dans cette construction sociale, inutile donc de se rebeller dans sa vie terrestre, Dieu reconnaissant les braves une fois à l'orée de la vie éternelle.
Cette construction idéologique rendant superflus le repos et la détente, culpabilisant toute forme de plaisir est d'abord entrée en collision avec la révolution industrielle : il devenait possible de libérer l'homme de certaines tâches répétitives ou pénibles. Puis elle a été ébranlée par l'inhumanité de la Première Guerre Mondiale, vécue très violemment par les populations. Le coup d'accélérateur est constitué par le choc social et émotionnel constitué par l'épisode de la Deuxième Guerre Mondiale. Terminée l'époque des privations, de la peine sans récompense, la population française entame une mutation intellectuelle au sein des années cinquante.
L'hypothétique Eden ne suffit plus. Sans renier la nécessité du labeur et d'une certaine forme de souffrance, la société en mutation revendique alors le droit à la détente. Toute action n'est légitimée que par sa contrepartie agréable. On n'humilie plus le cancre, on encense le bon élève, on ne lit plus pour s'instruire mais pour se distraire, on cherche à libérer la femme et l'homme de leurs tâches quotidiennes pour dégager du temps pour un nouveau produit : LE LOISIR.
Pour répondre à ce besoin de loisirs, les épées du marketing vont développer une armada de stratagèmes destinés à la France des Trente Glorieuses qui va massivement s'équiper d'une première vague d'articles. Dans la vie quotidienne (électroménager pour la préparation, la cuisson, le linge, etc.), les activités d'extérieur (pour la construction, les cultures, le bricolage), dans le secteur du transport et pour les engins motorisés en général. C'est une époque où, parallèlement, l'ouvrage commence à coûter plus cher que le matériau. Exit la main de l'artisan, la machine devient moins chère à rentabiliser que l'homme, et le supplée.
Ce qui devait être un soulagement deviendrait-il un concurrent ?
Virage dans les années soixante. Il faut désormais les occuper les moments ainsi dégagés des charges domestiques. L'humble, laborieuse et discrète France des années cinquante devient quasiment inaudible dans une nouvelle France bruyante, émancipée et parfois subversive. Brûler les icônes pour s'en choisir d'autres. Il devient nécessaire de répondre à cette France en proposant des articles de divertissement, de distraction.
Les loisirs. Le mot est lancé. Pour soutenir la croissance économique ainsi créée, pour occuper l'outil de production, pour nourrir des ambitions financières individuelles mais répandues, ceux qui sont devenus dépendants à leur fortune vont créer de nouveaux postes de dépenses pour ceux qui sont, eux, devenus dépendants à leurs distractions, leur plaisir. C'est l'entrée dans la recherche systématique de la consommation. Et la ruse va jusqu'à inculquer que la réussite sociale ne s'exprimerait que via la consommation.
-mercor ergo sum (je consomme donc je suis)-
Celui qui ne consomme pas autant que les autres, celui qui ne surconsomme pas, s'aliène de lui-même au sein de cette société. Celui qui surconsomme génère pourtant une sur-production, une sur-pollution, une sur-exploitation des ressources, un gaspillage de produits non utilisés, la mise au rebut d'articles non exploités et encore en état de fonctionnement. La satisfaction n'est plus dans le, parfois long, processus de l'accession à l'objet de son désir, mais dans celui de la détention. La dépendance croît irrémédiablement pour celui qui, une fois qu'il détient, qu'il possède, n'en tire plus aucune satisfaction et souhaite posséder autre chose, espérant un nouveau bonheur qui s'avérera tout aussi éphémère que le précédent. Créer le loisir a créé la lassitude.
La machine ne rend pas l'Homme heureux, la propriété ne rend pas l'Homme heureux. Nos parents nous ont parfois éduqué plus ou moins consciemment dans le désir de posséder. Nous avons parfois grandi dans un monde qui idolâtrait ce schéma, feignant de ne pas savoir qu'il en était l'esclave. Il est facile de faire comme tout le monde, et ceux qui ont souffert du manque sombrent parfois, comme une névrose, dans l'accumulation, espérant que l'abondance d'aujourd'hui apaisera les carences d'hier.
L'existence dans le juste-nécessaire m'est apparue comme un équilibre judicieux entre la sécurité et le confort d'une vie mêlant harmonieusement labeur et satisfaction, respectant nos ressources en les optimisant au maximum, respectant l'être humain d’aujourd’hui et de demain en pensant à l'empreinte que nos vies impriment à la planète. Société de dé-consommation, optimisation, réutilisation et juste-nécessaire.
Telle est ma mutation. Cheminement de plusieurs années pour les décennies à venir.
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